Figure emblématique des pelotons de cross, Romain Julliot tourne la page des courses

 

 

Incontournable dans sa discipline de prédilection, le cross, Romain Julliot a décidé de mettre un terme à sa carrière après un énième accident. L’homme aux 329 victoires (327 en obstacle et 2 en plat) s’est fracturé la mâchoire à Angers lors de sa dernière chute, la 4e de suite : « J’ai eu beaucoup d’accidents au cours de ma carrière avec environ 40 fractures, dont une vingtaine au visage, et une dizaine de traumatismes crâniens. Je suis père de famille et je ne veux pas faire la course de trop … Je montais le matin à Senonnes chez Stéphane Gouyette et je vais reprendre le travail fin février ou début mars, mais je ne me vois pas faire ça toute ma vie. Une chose est sûre, je ne deviendrai pas entraîneur ! Il faut que je réfléchisse à la suite. »

 

 

 

 

Neveu de l’ancien jockey et entraîneur Henri Julliot, Romain a fait son apprentissage chez Yannick Fertillet, qui lui a fait monter son 1er gagnant le 22 décembre 2003 : Lagny, lauréat d’un réclamer sur le steeple de Cagnes-sur-Mer. Après 4 ans à son service, il a également travaillé pour Serge Foucher ou encore Gérard Margogne, pour ne citer qu’eux. Au fil des années, Romain s’est fait un nom dans les pelotons de cross et détient d’ailleurs le record de victoires dans l’Anjou-Loire Challenge (L.), qui est sponsorisé depuis 4 ans par France Sire : « J’ai eu la chance de remporter cette épreuve à 3 reprises grâce à Posilox (2014, 2017) et Début de Printemps (2022). J’ai aussi triomphé dans le Grand Cross de Craon (L.) avec Bomari, en 2020 … J’ai gagné quasiment tous les Grands Cross, sauf celui de Pau. »

 

 

 

 

Bien connu dans l’Ouest, Romain l’était beaucoup moins à Paris jusqu’à sa rencontre avec Daniela Mele, qui lui a permis de signer sa 1ère victoire à Auteuil il y a 3 ans et demi : « Avant, il y avait vraiment une différence entre les jockeys parisiens et les jockeys provinciaux, et j’avais rarement l’occasion de monter à Paris. Mon agent de l’époque, Tony Bouquet, a contacté Daniela Mele il y a 4 ans. J’ai monté pour la 1ère fois pour elle en haies à Angers, où j’ai fini 2e en selle sur Harmonie Roque, qui est devenue une bonne jument de cross. Quelques mois plus tard, Daniela m’a fait faire mon 1er gagnant à Auteuil avec Sunseat. J’ai seulement 4 victoires à Auteuil, toutes sous son entraînement ! ».

 

 

 

Daniela Mele a surtout permis à Romain de remporter son 1er Groupe avec La Danza, une jument qu’il n’avait jamais montée, dans des circonstances bien particulières : « Théo Chevillard devait monter La Danza dans le Prix Morgex, mais il s’est blessé dans la course précédente. La jument restait sur une chute à la 1ère haie à Compiègne, et 2 jockeys ont refusé de remplacer Théo. J’étais sous la douche car je pensais avoir fini ma journée qui avait été mauvaise, avec un cheval arrêté et l’autre tombé … Et j’ai dû sortir en vitesse ! J’ai été obligé de prendre un kilo pour monter La Danza et comme je n’ai pas eu le temps de faire le papier, je ne savais pas que c’était un Groupe. C’est Johnny Charron, qui a terminé 2e avec Sel Jem, qui me l’a appris en me félicitant une fois le poteau franchi ! ».

 

 

 

La Danza a apporté une 2e victoire de Groupe à Romain quelques mois plus tard, le Prix Journaliste (Gr.3) à Compiègne. Le tandem a également conclu 2e du Prix des Drags (Gr.2), entre autres : « Bien sûr, je suis très content d’avoir eu l’opportunité de gagner 2 Groupes, mais ce n’était pas la même ambiance qu’en province … À ce niveau-là, je retiens surtout mes victoires dans l’Anjou-Loire. Parmi mes autres succès black types, je pense aussi au Grand Steeple du Lion-d’Angers (L.) en 2022, avec Démon de Fleur. J’ai terminé 3e du Grand Cross de Pardubice (L.) en République Tchèque, et j’ai également monté en Italie et en Suisse. Je n’ai jamais gagné de Quinté, mais je n’en ai pas monté beaucoup … Quoiqu’il en soit, je pense que j’ai eu une belle carrière ! ».